Le jeûne est ses effets anti-vieillissement

Le jeûne a le vent en poupe car il semblerait qu’il permette de « rajeunir » !? Qu’en est-il ? Le docteur Evelyne Bourdua-Roy nous parle même de « fontaine de jouvence » dans son livre « Comment jeûner » co-écrit avec la neuroscientifique Sophie Rolland. Lorsque l’on jeûne on parle d’autophagie, de recyclage cellulaire, mais en quoi ça consiste ?

Comment ce phénomène se met en place ?

Que se passe-t-il dans notre corps quand on jeûne ?

Ce sont les questions auxquelles je vais essayer d’apporter un éclairage ci-dessous.

Article écrit par Marie Périn, naturopathe, coach détox et accompagnatrice de jeûne

08/11/2023 – https://linktr.ee/jeune.en.harmonie

 

Que se passe-t-il dans notre corps quand on jeûne ?

Le glucose, le glycogène et les corps cétoniques

On entend souvent que le glucose serait l’unique source du corps pour produire de l’énergie. Ce glucose, apporté par l’alimentation, donc une source extérieure, est transformé dans nos cellules et plus précisément dans nos mitochondries pour former de l’ATP pour fournir de l’énergie.

Et bien en réalité le corps est bien plus malin que ça car s’il n’avait que le glucose pour produire son énergie comment expliquer que nos ancêtres avant le paléolithique (début de production des céréales principales sources de glucose en dehors du sucre à proprement parlé) qui avaient donc très peu de sources de glucides et assez peu de nourriture disponible régulièrement aient survécus ? C’est au contraire cette merveilleuse capacité d’adaptation du corps qui a permis à notre espèce de survivre.

Lorsque nous mangeons, nous ingérons des glucides, aussi appelés « hydrates de carbone ». Il y en a partout puisqu’on en trouve par exemple à hauteur de 20% dans les pommes de terre et 75% dans les pâtes. Ces glucides sont ensuite digérés, donc dégradés dans notre intestin pour libérer le glucose qui va être absorbé et transformé dans nos cellules via les mitochondries (c’est formidable usine de fabrication ancestrale) pour produire de l’ATP qui est la source d’énergie dont notre corps a besoin pour fonctionner. Le glucose est d’ailleurs absorbé dans les cellules sous l’effet de l’insuline, l’hormone de régulation de la glycémie.

En cas d’excès par rapport à nos besoins immédiats, le corps va stocker ce glucose d’abord sous forme de glycogène dans le foie (environ 100g) mais aussi dans les muscles (environ 250g), puis, une fois ces réserves atteintes, il va stocker dans le tissu adipeux prévu à cet effet.

Que se passe-t-il quand le glucose n’est plus apporté par l’extérieur via l’alimentation ?

Lorsque le taux de sucre dans le sang baisse (lors d’un jeûne ou d’un régime cétogène), au bout d’environ 12 à 24h, une autre hormone le glucagon prend le relais pour indiquer au corps de déstocker le glycogène.

Sauf que pour libérer des molécules de glucose, cela demande beaucoup d’énergie à l’organisme pour un rendement au final assez faible !

Mais comme le corps est intelligent, il va rapidement se mettre à puiser dans son garde-manger. Il va alors combiner plusieurs sources comme les lactates issus de l’acide lactique, les acides aminés en réserve dans les muscles et il va commencer à puiser dans le tissu adipeux, là où sont stockés les triglycérides composés de glycérol et d’acides gras. Ces derniers pouvant être utilisés par les cellules pour produire de l’énergie. Les Triglycérides sont rapidement privilégiés par l’organisme car ils fournissent 6 fois plus d’énergie que le glycogène et les protéines à poids égal donc l’organisme va préserver notamment ses acides aminés pour ses muscles dont le plus important est le cœur. A noter que certaines toxines étant lipophiles, elles auraient donc un tropisme pour les corps gras. C’est pour cela que le fait de déloger ces acides gras stockés dans le tissu adipeux va permettre en même temps de déloger ces toxines stockées. L’organisme produit alors ce qu’on appelle des corps cétoniques et c’est à ce moment-là que se produit la fameuse bascule métabolique « crise d’acidose » dont parlent les jeûneurs. A noter que cette bascule peut s’effectuer en amont du jeûne grâce à une descente que l’on appelle cétogène et dont je parlerais dans un prochain article.

Mais comme le corps est intelligent, il va rapidement se mettre à puiser dans son garde-manger. Il va alors combiner plusieurs sources comme les lactates issus de l’acide lactique, les acides aminés en réserve dans les muscles et il va commencer à puiser dans le tissu adipeux, là où sont stockés les triglycérides composés de glycérol et d’acides gras. Ces derniers pouvant être utilisés par les cellules pour produire de l’énergie. Les Triglycérides sont rapidement privilégiés par l’organisme car ils fournissent 6 fois plus d’énergie que le glycogène et les protéines à poids égal donc l’organisme va préserver notamment ses acides aminés pour ses muscles dont le plus important est le cœur.

À noter que certaines toxines étant lipophiles, elles auraient donc un tropisme pour les corps gras. C’est pour cela que le fait de déloger ces acides gras stockés dans le tissu adipeux va permettre en même temps de déloger ces toxines stockées. L’organisme produit alors ce qu’on appelle des corps cétoniques et c’est à ce moment-là que se produit la fameuse bascule métabolique « crise d’acidose » dont parlent les jeûneurs. A noter que cette bascule peut s’effectuer en amont du jeûne grâce à une descente que l’on appelle cétogène et dont je parlerais dans un prochain article.

Les symptômes varient d’une personne à une autre et sont plus ou moins forts selon l’habitude et le degré d’encrassement de l’organisme allant de mots de têtes, nausées à de la fatigue mais ne durent que quelques heures avant de retrouver de l’énergie. En effet le corps se met à produire des corps cétoniques qui vont être utilisés à la place du glucose dans les mitochondries pour produire de l’énergie. L’avantage c’est que cette production est très économe en énergie car elle produit beaucoup avec peu (grâce notamment au bouclage de l’actelyl-COA, une molécule intermédiaire dans la production d’ATP), on parle d’ailleurs d’énergie verte ! D’autant plus qu’il semblerait que nos neurones en sont friands puisque les mitochondries des astérocytes (les cellules de soutien des neurones) en produisent. Ce métabolisme serait également générateur de moins de radicaux libres d’où le qualificatif « rajeunissant » souvent attribué au jeûne.

Le corps peut donc fonctionner grâce à ses ressources cette fois-ci internes et non apportées par l’extérieur via l’alimentation.

Le jeûne et la fonte musculaire ! vrai ou faux ?

Certaines craintes qui gravitent souvent autour de la pratique du jeûne concernent la potentielle fonte musculaire.

Il a été observé que dans ce métabolisme de production de corps cétoniques, les acides aminés nécessaires à la construction musculaire sont largement épargnés d’autant plus qu’ils sont indispensables au muscle le plus important qui est le cœur. Le corps n’étant pas assez fou pour sacrifier son moteur principal, il va puiser en priorité dans les acides gras, son garde-manger. Par contre, si le garde-manger arrive à sa fin, alors là il y aura un danger pour les organes vitaux car le corps va aller puiser dans les réserves d’acides aminés des muscles. C’est pourquoi il est important de vérifier auprès de votre naturopathe votre capacité à jeûner avant de vous lancer dans l’aventure. A noter qu’un homme normalement constitué et en bonne santé de 1,80m et 70kg peut en moyenne jeûner 40 jours avant de commencer à engager son pronostic vital donc, sauf contre-indications *, un jeûne de 4 à 5 jours est tout à fait tenable pour la plupart des organismes en bonne santé. Mais en cas de carences ou de pathologies, le jeûne peut avoir des effets délétères sur la santé donc il est indispensable de se faire accompagner. Pour toute question relative au jeûne vous pouvez aller voir notre rubrique FAQ sur le site ou nous envoyer vos questions.

Qu’est-ce que l’autophagie, ce recyclage cellulaire dont on parle en jeûne ?

Lors d’un jeûne, l’organisme augmenterait ce qu’on appelle « l’autophagie » qui est un phénomène de recyclage cellulaire. Les mécanismes de l’autophagie ont été découverts par le japonais Oshinori Ohsumi qui a d’ailleurs reçu un prix Nobel en 2016 pour ses travaux à ce sujet. Le docteur Jason Fung l’explique très bien dans sa vidéo (sous-titrée en français) et a écrit un livre très intéressant sur le jeûne.

Le corps effectue naturellement ce travail d’autophagie mais il semblerait, selon certains scientifiques, que cette activité est nettement augmentée en cours de jeûne.

Ce qui veut dire les cellules effectuent un grand nettoyage en interne en recyclant les organites dysfonctionnels.

En résumé :

Qu’est-ce qu’il se passe dans notre corps d’un point de vue métabolique quand on entame un jeûne ?

12 à 24h : quand le taux de glucose vient à baisser dans le sang, le corps commence à utiliser le glycogène stocké principalement dans le foie pour fournir du glucose.

Mais cette étape est peu productive….

24 à 48h : donc très rapidement il commence à fabriquer du glucose principalement à partir des acides gras stockés dans le tissu adipeux et minoritairement à partir des acides aminés et des lactates.

48 à 72h : puis il se concentre sur la transformation des acides gras stockés dans le tissu adipeux pour produire les corps cétoniques qui lui serviront désormais de carburant principal qui est une opération très économe. On parle même d’énergie verte !

Se produit alors le phénomène d’autophagie qui est en quelque sort un recyclage cellulaire en profondeur. Le corps en profite pour faire du ménage dans les cellules en recyclant les organites endommagés, on parle de digestion intracellulaire.

C’est pourquoi on dit qu’un jeûne nettoie en profondeur !

Anti vieillissement par excellence grâce au recyclage cellulaire.

Le recyclage cellulaire autrement appelé « autophagie »* est augmenté lors d’un jeûne de plusieurs jours. Il permet aux cellules de faire le grand ménage pour évacuer les déchets et organites dysfonctionnels et diminuer notamment la production de radicaux libres responsables de l’oxydation des cellules et donc du vieillissement prématuré.

*Le Prix Nobel de médecine a été remis en 2016 Yoshinori Oshumi qui a mis en évidence les protéines qui participent à la voie de signalisation de l’autophagie (recyclage cellulaire) qui est un des phénomènes observés lors des jeûnes de plusieurs jours.)

Augmente la vitalité en optimisant le fonctionnement de ses organes.

Le système digestif qui est mis au repos pendant le jeûne aide le foie dans son travail d’élimination des déchets de l’organisme. L’énergie nécessaire à l’organisme est alors créée entre autres par ce dernier à partir des acides gras contenus dans le tissu adipeux. Cette énergie, disponible en interne, est dite « verte » car elle consomme peu d’énergie pour être produite et est particulièrement appréciées de nos neurones.

Réduit la glycémie pour diminuer les dérèglements métaboliques.

La baisse de la glycémie permet notamment une réduction de la résistance à l’insuline afin d’éviter les potentiels dérèglements métaboliques comme le diabète de type 2. A noter qu’une glycémie élevée favorise le stockage sous forme de graisses notamment autour des viscères et des organes qui constitue une des problèmes cardio-vasculaires majeur.

Baisse l’inflammation pour réduire les déséquilibres chroniques.

Associé à une hygiène de vie en accord avec son terrain, le jeûne aide à réduire les pathologies chroniques qui se terminent en « ites » caractéristiques de l’inflammation comme les otites, cystites, bronchites, rhinites, gastrite, arthrite,….

Régénère le cerveau et protège les neurones.

Lors des jeûnes de plus de 16h, certains facteurs favorisant la plasticité synaptique et la protection des neurones comme le BDNF sont activés entrainant une amélioration de l’apprentissage et de la mémoire et participent à la prévention des maladies neurodégénératives.

Allège le corps des graisses blanches contenants des toxines.

Le jeûne accélère le travail d’élimination des déchets contenus dans le tissu adipeux grâce à la bascule métabolique qui s’opère au bout de plusieurs heures. L’organisme produit son énergie à partir de ses réserves en commençant par les plus néfastes, celles situées autour des organes.

Augmente l’estime de soi et fait place aux changements.

Le jeûne est un formidable outil pour l’expression du cœur, il permet notamment de se rapprocher de son essence, de son âme pour tendre vers l’harmonie corps-esprit.

Liste des contre-indications au jeûne :

● Grossesse et allaitement

● Enfants de moins de 18 ans

● Malades épuisés et/ou dévitalisés (grande faiblesse avec insuffisance émonctorielle, maigreurs extrêmes et cachexie, malades sous médicamentations chimiques lourdes)

● Troubles alimentaires

● Troubles lésionnels (ulcères touchant le système digestif, hyperthyroidie non régulée, cancers en phase active)
Insuffisances sévères (hépatique, rénal, respiratoire, cardiaque), diabète

● Troubles mentaux (schizophrénie, psychose, phobie du jeûne …)

● Chirurgie récente

● Toute autre contre-indication médicale délivrée par un professionnel de santé

En cas de doute, demandez conseil à votre naturopathe.

Vous avez des questions sur le jeûne ou vous souhaitez un accompagnement à distance ? Réservez votre consultation découverte gratuite pour en discuter en suivant ce lien.

Si vous voulez en savoir plus sur nos séjours de jeûne, c’est par ici.

Sources :

– « Comment Jeûner » du Dre Evelyne BOURDUA-ROY et de la neuroscientifique Sophie ROLLAND, Éditions Thierry Souccar, 2021.

– « Vivre pleinement le jeûne » de Romain VICENTE naturopathe, Éditions Eyrolles, 2022.

– « Le Guide complet du jeûne « du Dr Jason FUNG, Éditions Thierry Souccar, 2016.

– « Jeûner, une nouvelle thérapie » de Thierry DELESTRADE et Sophie GUILLIAM, Éditions ARTE, 2013.

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